L'ancienne maison des Consuls est située rue Jean Parvy à l'intersection avec la rue du Pic dans le centre de Rochechouart. Il est possible d'admirer de l'extérieur uniquement la porte sur la façade de cette ancienne maison restaurée.
La maison des Consuls a été bâtie lors d'une importante campagne de construction qui eût lieu au XVème siècle dans l'enceinte de la ville de Rochechouart, montrant le style architectural de l'époque : fin du Gothique et début du Renaissance (décors : crochets, fleurons...).
HistoireDans la société féodale, organisée par les seigneurs et les chevaliers vers les XIème-XIIème siècles, certains artisans ou marchands, enrichis par leurs activités professionnelles, aspirent à échapper au pouvoir des maîtres de châteaux. Ces hommes entreprenants, parfois qualifiés de «bourgeois» (burgensis), s’organisent afin d’obtenir des concessions de leurs seigneurs. Les premières révoltes urbaines témoignent de cette volonté d’émancipation qui aboutit parfois à la création d’une municipalité, dirigée par des consuls élus annuellement et reconnue par une charte de franchises. Il ne s’agit encore que d’une forme embryonnaire de démocratie car cette bourgeoisie fondée sur la fortune n’inclut pas toute la population de la ville.
En Limousin, il y eût plusieurs vagues de créations de consulats entre la fin du XIIème et celle du XIIIème siècle, sachant que plusieurs tentatives échouèrent en raison de l’hostilité des seigneurs. Le consulat de Rochechouart fait partie de la dernière vague d’émancipations, avant celles de la fin de la guerre de Cent Ans et du XVIème siècle.
En 1296, le vicomte aymeric XI, se disant conscient de la pauvreté des habitants de son château (castrum) et de ses faubourgs (barris), leur concède une charte d’affranchissement. Il leur permet d’élire annuellement quatre consuls chargés de répartir un impôt collectif forfaitaire de 100 livres, mais maintient des jours de corvée pour l’entretien du château et des fours. Il leur impose une taxe sur la vente du vin au marché. Les consuls se chargeront aussi de la gestion des eaux et des fontaines, de l’entretien des rues, places et murailles de la ville, et devront fournir des hommes armés en cas de guerre.
Cette charte donne naissance à une communauté morale et les habitants peuvent dorénavant disposer de leurs biens librement (ils ne sont plus des serfs) et prendre en charge, de façon autonome, l’organisation de leur vie quotidienne.
Les consuls étaient choisis dans un petit nombre de familles, les plus aisées de la ville (les Boulesteix, Chemison, Fontaneau, Lachaumette, Soury) car les élus devaient avancer les sommes d’argent. Rochechouart a conservé un registre consulaire des années 1475-1540, véritable livre de comptes publics énumérant
les dépenses effectuées par les consuls de l’année (notamment les frais de construction du clocher de saint-sauveur ou de réparation de l’enceinte de ville).
Source :
[->https://docplayer.fr/87984144-Rochechouart-janvier-2018-n-43.html]