La tour Jeanne d’Albret représente les seuls vestiges d’un ensemble fortifié du XIIIème siècle, témoin de nombreux conflits de la guerre franco-anglaise, dite de 100 ans, des guerres de religions ou encore de la vicomté de Limoges.
Rien n’explique, sinon une légende précisant qu’elle y serait inhumée, les raisons qui ont attribué le nom de la mère de Henri IV aux restes du château qui dominent encore le confluent de la Vienne et de l’Aixette. La première mention remonterait à 982.
Les vestiges ont été inscrits au titre des Monuments Historiques par arrêté du 2 juin 2000.
HistoireA l’époque capétienne (après 987), partout, des châteaux s’érigent, le plus souvent en bois, entourés d’une palissade de pieux et d’un fossé. Ils sont en moyenne, éloignés de 8 à 10 kilomètres les uns des autres. Il faut que le seigneur puisse chevaucher dans toute l’étendue de la châtellenie pour que sa protection soit efficace.
En 1199, le vicomte de Limoges rompt une nouvelle fois les liens vassaliques qui l’unissent au plus dangereux des Plantagenêts : Richard « Cœur de Lion ».
Ce dernier vient en Limousin bien décidé à mettre un terme à la turbulence de son vassal. Il s’empare du château d’Aixe mais trouve la mort le 6 avril 1199 à Châlus.
Dès leur avènement, les vicomtes de Limoges se transmettaient héréditairement la haine du Plantagenêts. A l’instar de ses prédécesseurs, Gui VI ne fait pas exception à la règle : il n’accepte pas le traité de Paris qui place ses fiefs sous la tutelle du duc d’Aquitaine. Le vicomte ouvre les hostilités en attaquant les milices communales de Limoges rassemblées au bourg Saint Martial. La bataille tourne à son désavantage et son beau-frère, le comte de Nevers, est tué au cours de l’engagement.
Abandonné, ayant perdu son caractère défensif, le château d’Aixe tombe en ruines au XVIIIème siècle, après avoir soutenu de nombreux sièges et constitué un des points de défense important du Limousin aux portes de Limoges.
ArchitectureÉdifice avec enceinte octogonale, tour à contreforts plats, deux corps de bâtiments, basse-cour, chapelle dédiée à saint Georges.
Dans les années 1180-1220, il entre dans la lutte que se livrent partisans et adversaires des Plantagenêts.
En 1206, le nouveau vicomte de Limoges, Guy V, fit construire la tour et rénover l'aula (grande salle vicomtale ou le corps de bâtiment qui l'abritait). Trois maisons de chevaliers sont contenues dans l'enceinte.
Epoque contemporaineLe donjon, en ruines, fut démoli en 1809 et les murailles, ainsi qu’une partie du rocher sur lequel reposaient les constructions, servirent de carrière au XIXème siècle, et les pierres se retrouvèrent réemployées dans de nombreux immeubles des environs.
Le site, interdit d’accès, laisse encore entrevoir l’orifice d’un puits, taillé dans la roche et dont le fond serait situé plus bas que le niveau de l’Aixette.
Source :
[->http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PA87000012]